Différence entre un yaourt du commerce et un fait maison

 

Le yaourt est considéré comme l’un des aliments fermentés les plus appréciés par nos animaux de compagnie, mais il a aussi des propriétés bénéfiques sur leur santé [1]. Cependant, tous les yaourts ne se valent pas, surtout lorsqu’il s’agit de leur teneur en probiotiques et de leur impact sur le microbiote intestinal. Il y a des différences fondamentales entre un yaourt du commerce et un yaourt fait maison, particulièrement en ce qui concerne la richesse en probiotiques et les effets potentiels sur leur santé. 

 

Yaourt du commerce

 

La fabrication industrielle du yaourt obéit à des normes strictes d’hygiène et d’efficacité. Les fabricants utilisent généralement du lait standardisé, auquel sont ajoutées des cultures bactériennes spécifiques (souvent Lactobacillus bulgaricus et Streptococcus thermophilus). Le lait est chauffé à haute température puis refroidi, avant d’être ensemencé, incubé et mis en pot. La durée de fermentation est aussi plus courte (4 à 6 heures), pour des raisons de productivité, et a des températures plus élevées (43 à 45°C) pour accélérer le processus de fermentation. Afin d’assurer la conservation sur plusieurs semaines, le yaourt commercial subit traitements supplémentaires comme la pasteurisation après fermentation, ce qui réduit la viabilité des probiotiques. De plus, de nombreux yaourts industriels sont enrichis en additifs (arômes, colorants, épaississants, stabilisants, sucre), qui modifient la texture, le goût et parfois la valeur nutritionnelle du produit final. Tous ces facteurs diminuent la concentration en probiotiques.

 

La consommation régulière de yaourt du commerce peut contribuer à la santé digestive de votre animal de compagnie, mais son impact sur le microbiote intestinal est limité par la faible densité et la diversité réduite des probiotiques présents. Les additifs et la concentration de sucres peuvent également influencer négativement l’équilibre du microbiote, surtout chez les animaux sensibles, souffrant déjà de dysbiose intestinale, ou autres problèmes digestifs.

 

Yaourt fait maison

 

 La préparation artisanale du yaourt permet un contrôle total des ingrédients : choix d’un lait frais entier, éventuel ajout de crème, et surtout sélection de la culture de fermentation (yogourt nature ou kéfir maison). Le lait est chauffé doucement, maintenu à température, puis refroidi et ensemencé avant incubation (entre 38 et 41 degrés). On peut ajuster la durée de fermentation selon les préférences : plus la période d’incubation est longue (jusqu’à 36 heures), plus le yaourt sera riche en probiotiques. Aucun additif ni conservateur n’est nécessaire, et la fraîcheur du produit est assurée par une conservation au réfrigérateur jusqu’à 2 semaines. Si certains produits sont spécifiquement enrichis en probiotiques (par exemple, avec Bifidobacterium ou Lactobacillus supplémentaires), leur teneur réelle dépend du respect de la chaîne du froid et des conditions de stockage.

 

Le yaourt maison offre une personnalisation complète : choix du lait (vache, chèvre, brebis, végétal), ajout de crème ou non, ajout de probiotiques et durée de fermentation, et présente l’avantage d’une fermentation contrôlée et d’une grande diversité de souches bactériennes, en particulier si on utilise du kéfir comme culture mère. La durée d’incubation prolongée favorise la multiplication des probiotiques, notamment Bifidobacterium longum, qui exerce des effets bénéfiques sur la santé de votre animal de compagnie, et notamment chez le chien :

  • Immunomodulation
  • Augmentation de la fonction de barrière épithéliale et amélioration de la perméabilité Intestinale
  • Diminution des symptômes de troubles digestifs

Le yaourt maison peut contenir plusieurs milliards de bactéries vivantes par portion, bien plus que la plupart des produits industriels (100 à 1000 fois plus selon en fonction de la durée de fermentation[1]). En outre, les probiotiques sont mieux préservés grâce à l’absence de traitements destructeurs, offrant un aliment réellement vivant.

 

Grâce à la richesse en bactéries vivantes et à la possibilité d’utiliser des souches spécifiques (comme Bifidobacterium longum mentionné plus haut), le yaourt maison favorise la croissance des probiotiques dans l’intestin. Il améliore la digestion du lactose, stimule le système immunitaire, et peut corriger la perméabilité intestinale chez les sujets souffrant de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). 

 


 

Conclusion  

La différence majeure entre un yaourt du commerce et un yaourt fait maison réside dans la qualité, la quantité et la diversité des probiotiques. Le yaourt industriel, standardisé et parfois pasteurisé, offre un produit stable mais souvent appauvri en bactéries vivantes. Le yaourt maison, fabriqué avec soin à partir de lait entier et de cultures actives, se distingue par sa richesse microbienne, sa personnalisation et ses bienfaits sur la santé digestive et immunitaire. Pour celles et ceux qui souhaitent maximiser l’apport en probiotiques et soutenir leur microbiote, le yaourt maison reste la meilleure option, à condition de respecter les règles d’hygiène et de fermentation.

 

 

Espèces probiotiques bénéfiques pour les chiens, et ou les trouver [3]

  • Bacillus coagulans
  • Bifidobacterium animalis (souche AHC7)
  • Bifidobacterium bifidum
  • Bifidobacterium longum (BL999)
  • Enterococcus faecium (souche SF68) : Fortiflora, VetExpertBioProtect, Enteromicro Complex
  • Lactobacillus acidophilus
  • Lactobacillus casei
  • Lactobacillus plantarum
  • Lactobacillus rhamnosus (souche LGG) : VetExpertBioProtect

 

 

Ma Recette de Yaourt Enrichi

 

 

Pour préparer un yaourt maison, il faut commencer par choisir un lait frais et entier de qualité. Plus le lait est riche, plus la texture du yaourt sera onctueuse (je rajoute souvent un peu de crème fraiche). Il faut aussi s’assurer que tous les ustensiles utilisés soient parfaitement propres afin de favoriser une bonne fermentation.

  • 2 L de lait frais entier, bio de préférence, pasteurisé ou cru
  • 90 ml de kéfir actif préparé la veille, ou de votre yaourt nature préféré (bien entendu j’utilise du yaourt grec)
  • 1 capsule de probiotiques (facultatif) (*)
  • Inuline de chicorée (facultatif et pour un apport en prébiotiques) : 1 cuiller a café

Réchauffer lentement le lait à 85 °C à feu moyen, tout en remuant, puis maintenir à cette température pendant 30 minutes à 1 heure, toujours en remuant pour qu’il ne prenne pas au fond la casserole ; plus le lait est chauffé longtemps, plus le yogourt sera épais. Laisser ensuite le lait refroidir jusqu’à 38 °C, toujours en remuant.

 

Ajouter ensuite la culture de yogourt ou de kéfir au lait, mélanger, puis verser dans le récipient de fermentation (on peut le faire directement des bocaux, ou le mettre en bocal après la fermentation).

 

Incuber à 38°C pendant au moins 12 heures, dans une yaourtière, ou un robot multifonctions avec une fonction yogourt, etc. ou si vous n’en n’avez pas : une glacière remplie d'eau tiède, un four chaud avec la lumière allumée, etc. Pour que les yaourts soient encore plus riches en probiotiques, on peut les laisser fermenter plus longtemps (jusqu’à 36 heures). On dit que plus on les laisse fermenter, plus ils seront plus acides, personnellement j'ai fait le test et comparé des yaourts avec 8, 14 et 18 heures d'incubation, et nous n'avons trouvé aucune différence de gout. Peut-etre que ca vient de la souche de yaourt, et comme je vis en Grece j'utilise un vrai yaourt grec comme souche pour faire les miens.

 

 

Conserver au réfrigérateur jusqu’à 2 semaines.

 

 

(*) Dans le mien, je mets une capsule contenant : Bifidobacterium animalis subsp. lactis, Bifidobacterium breve, Lactobacillus acidophilus, Lactobacillus plantarum, Lactobacillus rhamnosus, Lactococcus lactis, Streptococcus thermophilus, Lactobacillus casei, Lactobacillus gasseri, Lactobacillus reuteri, Pediococcus acidilactici, Bifidobacterium bifidum, Bifidobacterium infantis, Bifidobacterium longum, Lactobacillus bulgaricus, Lactobacillus crispatus, Lactobacillus fermentum, Lactobacillus helveticus, Lactobacillus paracasei, Lactobacillus salivarius.

 

 


Sources :
[1] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0378113516306629

[2] “Super Microbiote” par le Dr Daniel Sincholle

[3] https://www.vet.cornell.edu/departments-centers-and-institutes/riney-canine-health-center/canine-health-information/power-probiotics